Moldavie 2011

Projet : livrer du matériel scolaire à Horodiste, Moldavie. Visite du Pays - y compris la Transnitrie -, poursuite au sud vers le Delta du Danube et la Mer Noire, traversée de la Transylvanie via la Transfagarasan. L'aller et retour via Hongrie, Slovaquie et République Tchèque. Environ 6000 km.

 

La Moldavie est un petit pays de 33 800 km² pour 4,5 millions d'habitants, enclavé entre l'Ukraine et la Roumanie, sans façade maritime. C'est un pays jeune, indépendant de l'URSS en 1991. On y parle roumain, mais on rencontre l'ukrainien en zone frontalière, ainsi qu'une population turcophone, les gagaouzes, dans le sud du pays.

carte

Nous prenons la route début juillet. Traversée très rapide, pour un TP3, de la Belgique, du Luxembourg, de l'Allemagne, de la République Tchèque, de la Slovaquie et de la Hongrie. Nous poursuivons par le nord de la Roumanie, pour découvrir deux régions que nous n'avons pas encore visitées : la Bucovine et la Moldavie roumaine.

La Bucovine est une belle région montagneuse, célèbre pour ses monastères... et ses oeufs peints.

Les monastères de Bucovine sont remarquables par leur architecture, enceintes fortifiées, et leurs ornements intérieurs et extérieurs. Ils sont encore actifs et sont autant des endroits touristiques que des lieux de retraires spirituelles.

Nous avons toujours été très bien accueillis, et avons reçus de nombreux cadeaux : brioches, pains, crucifix...

La Roumanie fait de gros efforts pour préserver et restaurer ses monastères, aussi beaucoup étaient en travaux lors de nos visites.L'habitat traditionnel de la Bucovine diffère de celui des Maramures, région visitée l'an dernier.

habitat
Alors que nous poursuivons notre route vers l'est et descendons dans la pleine, nous faisons un arrêt dans une ville célèbre pour son atelier de poterie. "Vizitati ne nu veti regreta", effectivement, on ne regrette pas la visite. Les ouvriers sont très accueillants, ils nous laissent accéder librement à l'atelier, permettant de photographier et filmer leur travail. L'un d'eux façonne devant nous un petit coquetier et l'offre à Pierre. A l'extérieur, des poteries de toutes formes sèchent au soleil.

Arrivée en Moldavie roumaine. Région de plaine, très verte, rurale, habitat dispersé très typé. Les maisons sont colorées, ne comportent qu'un niveau d'habitat. Souvent partagées en deux parties, une consacrée aux chambres, l'autre à la cuisine et garde manger. La région est pauvre, pas d'adduction d'eau. Presque tout le monde possède son puit, d'ailleurs sa décoration est aussi riche que la maison.

Les rues des villages ne sont pas goudronnées, nous observons de nombreuses maisons construites loin de tout accès véhicule. Mais ici le cheval est encore très présent.

Par l'intermédiaire de jeunes réparant un booster bien mal en point sur le bord de la route, nous rencontrons Vasile, professeur de langue russe et roumaine. Il nous apporte beaucoup sur la culture et le mode de vie de la région. Féru de littérature, nous refaisons le monde autour d'un verre de vin artisanal et d'une tasse de café au miel... Une rencontre poignante.

Sur ses conseils, nous gagnons la frontière proche de bon matin. Le poste n'ouvre qu'à huit heures, mais de nombreuses autochtones se rendent au marché en Moldavie ce jour, les prix étant plus intéressants.

Attente. Formalités au bureau Roumain. No man's land. Formalités au bureau moldave. Fouille du camion. On nous fait ouvrir les coffres de toit pour en vérifier le contenu, mais le douanier, au physique du sergent Garcia est incapable de monter à l'échelle.... finalement, c'est ok. Contrôle du numéro de frappe à froid du TP3 (il n'y en a pas!). Discussion... Puis panne d'ordinateur. Règlement de l'éco taxe. Trois bonnes heures passées au poste. On nous souhaite "good luck"...

Premiers kilomètres en Moldavie. Le paysage ne change guère. Toujours de la plaine, paysage agricole avec de toutes petites parcelles. Les moyens d'exploitation semblent anachroniques.

Nous apprécions les paysages de prairies à l'aspect sauvage, des terres primaires vestiges de la steppe pontique.

 

Les routes sont en bien mauvais état, la Roumanie à côté, ce n'est rien. Il reste de larges routes qui ont dues être superbes à l'époque soviétique, plus larges que nos autoroutes, bitumées. Ainsi tracées dans la campagnes, elles représentaient certainement un réel progrès. Mais leur état est déplorable. Sur le réseau secondaire, le bitume est rare, souvent inexistant. Les villages du nord du pays sont essentiellement reliés par des chemins de terre. Nous apprécions la garde au sol du camion ! Les routes en gravier permettent de circuler rapidement.

A l'entrée d'un village, on s'affère près de curieux empilements. Les habitants constituent des galettes de paille mélanger avec les excréments du bétail, c'est un excellent combustible dans cette zone où il y a peu de bois.

Dans les villes, les marchés sont des lieux très vivants. On y trouve absolument tout, comme dans les petites épiceries présentes dans le moindre village, d'ailleurs pour beaucoup, ce sont des magasins d'état. Les marchés sont souvent organisés dans des halles, les vendeurs plus ou moins classés par secteurs (textile, crèmerie, primeur, bourcherie, outillage...). Celui de Chisinau, la capitale, est remarquable par sa taille et son animation.

La route est vivante : chaque intersection, des vendeurs de fruits, de boissons... Dans un village, nous croisons des vendeuses ambulantes.

Un arrêt pour faire un point carto... on nous offre des abricots, puis de la pastèque, puis un verre de vin... puis on nous invite au repas. Noroc ! Quel accueil !

Nous sommes en ancien union soviétique... nous en croisons les fantômes. Statues de Lénine bien en place au centre des villes, monuments d'entrée dans les juridictions, monuments à la gloire de l'armée rouge et vestiges d'art officiel. Autant de curiosités pour nous autres, occidentaux.

Nous visitons Sorova, ville connue pour sa forteresse construite par Etienne le Grand au XVe siècle. Le coût d'entrée est maudique, l'architecture et la vie intéressante. Mais le plus anecdoctique... le billet d'entrée, presque aussi grand qu'une feuille A4 (en fait, c'est plutôt une facture).

Le guide, qui maîtrise pas mal l'anglais et quelques mots de français nous offre un verre de l'eau gazeuse locale. Il nous dit d'évite de boire l'eau des puits, certaines seraient pleines de nitrates, voire de radon !

Sous les remparts, le Niestre. De l'autre côté, l'Ukraine. Un bac fait la navette, et arrive directement dans le poste frontière.

On y va ? Oui, non...Ce ne sera pas pour cette année.

 

 

Nous poursuivons notre route et arrivons à Horodiste. Mais pas le bon, nous ne le savons pas encore ! En fait, il y a quatre localités avec ce nom dans le pays. Belle erreur de navigation !

Nous demandons la maison des français... hé bien, il y en a une ! Nous sommes accueuillis par Silvia, professeur de français, qui travaille en relation avec la Solidarité Laïque - et donc des français !

Encore une fois c'est l'occasion de prendre un cours d'ethnographie. Et regrettons de n'être pas restés plus lontemps sur place.

Comme tout le monde dans la région, Silvia habite dans une maison qui est également une petite ferme : production de fruits et légumes, élevage de volailles, porcs, vaches, miel, lait et fromage.

La richesse de la table témoigne de la générosité de l'hospitalité moldave !

Nous trouvons enfin le bon village. L'habitat étant très épars, je demande notre route. Un ado me propose de nous guider. Il monte dans le camion, on lit la fierté dans son visage. Pour un paquet de cigarettes, nous arrivons à bon port. (Le gamin, lui, a bien parcouru 2 km à pied pour rentrer chez lui.)

Sur place, nous sommes accueillis par Mickaël, un jeune français effectuant son service volontaire pour l'association vent d'est, et un groupe de guides belges.

On nous offre l'hospitalité.... pas évident quand plusieurs personnes vous la proposent en même temps. Finalement, nous dormirons chez l'un et laisserons le camion chez l'autre. Tout en ayant pris soin de visiter la cave et partager un verre de vin artisanal. C'est encore l'occasion d'entrer dans les maisons traditionnelles.

 

Ici, les hivers sont froids. En témoignent ces massives cheminées qui servent aussi de lit, les doubles fenêtres, les tapis aux sol et murs ainsi que les nombreux rideaux : ce sont des isolants et non des accessoires de décoration.

On nous a parlé de températures descendant jusque moins trente, et d'un bon mètre de neige.

" Comment veux-tu qu'on emmène les enfants à l'école par un temps pareil ? "

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